Wiko, le célèbre fabricant français de smartphones, a fusionné il y a près d'un an [le 8 février 2018] avec son actionnaire principal Tinno. Le tandem franco-chinois se lance à l'assaut du marché mondial avec la ferme intention de développer une entreprise déjà très florissante. Retour sur les origines pour comprendre comment Wiko entend entrer dans le top 5 mondial et s'adapter à un marché concurrentiel en constante évolution.
Les débuts de la marque française
Laurent Dahan et Michel Assadourian, deux entrepreneurs marseillais, fondent Wiko en 2011. Pour réunir tous les capitaux nécessaires et assurer une production rentable, ils s'associent à la société chinoise Tinno, qui détient alors 95% du capital. Les smartphones sont fabriqués en Chine et distribués via Wiko France à Marseille. L'entreprise française s'implique ainsi dans la commercialisation, l'assistance après-vente et le développement de partenariats en Europe. Tinno, le prestataire de services, est également distributeur de sa propre marque de smartphones et les deux sociétés décident de ne pas commercialiser leurs produits dans les mêmes pays. Depuis sa création, Wiko a tenté de s'imposer comme LA marque française de smartphones et ce sujet a largement contribué au développement de son chiffre d'affaires dans les premières années. Alors que le marché était composé à 95% d'offres mobiles par abonnement, l'entreprise révolutionne complètement la perception des Français par rapport aux coûts réels de leurs téléphones.
La phase de développement
L'entreprise connaît un développement spectaculaire. En février 2011, elle a vendu 119 téléphones. Depuis 2013, Wiko est le numéro 3 en France derrière Apple et Samsung sur le marché des téléphones sans abonnement. En 2017, l'entreprise a vendu plus de 10 millions de smartphones dans l'année pour un chiffre d'affaires d'environ un milliard d'euros. Il se classe quatrième sur les marchés d'Europe de l'Est et cinquième en Espagne. Cette croissance importante est liée à la politique tarifaire puisque Wiko a choisi dès le départ de se positionner sur le marché des smartphones low-cost. Le panier client moyen est d'environ 100 euros. Lors de la fusion avec son actionnaire Tinno en février 2018, les fondateurs de la marque expliquent que Wiko doit changer de cap pour espérer se développer davantage et concurrencer les entreprises chinoises low-cost.
Les raisons de la fusion
Pour l'entreprise qui a toujours revendiqué son identité française, il va sans dire que la fusion a suscité des interrogations dans les médias. Les deux entrepreneurs répondent de leur choix en anticipant leurs propres objectifs de développement à court et moyen terme. Pour eux, le partenariat avec les Chinois est essentiel pour faciliter la gestion de l'entreprise qui était partagée entre deux stratégies distinctes, frein au développement. Enjeux managériaux, donc, mais aussi technologiques. Sur le marché des smartphones et de la technologie en général, la Chine dispose d'ingénieurs et de développeurs qualifiés… et d'une main-d'œuvre bon marché. Pour toutes ces raisons, les concurrents de Wiko comme Huawei ou Xiaomi freinent l'entreprise française dans la conquête de nouvelles parts de marché. Quant à Samsung et Apple, les deux leaders mondiaux, ils semblent imbattables et vendent de plus en plus au prix fort.
Conquérir le marché mondial
Tinno et Wiko forment désormais une seule entreprise qui revendique ses objectifs de croissance. Comme vous l'avez lu ci-dessus, la plupart des ventes de Wiko sont des smartphones d'entrée de gamme. Cependant, de nouveaux concurrents très offensifs font leur apparition et ils sont désormais très compétents et appréciés des consommateurs de téléphones à moins de 200 euros. Les habitudes des consommateurs changent et la vente de smartphones à bas prix est en forte baisse. Les consommateurs raffolent des nouvelles technologies, des interfaces plus ergonomiques et performantes. Les dirigeants de Wiko expliquent alors vouloir monter dans le haut de gamme, proposer de nouvelles technologies et percer les marchés chinois et américain. Tinno est donc le partenaire idéal, un allié de la première heure et implanté sur des marchés auxquels Wiko ne pouvait prétendre.
Que sera Wiko demain? L'entreprise pourra-t-elle conquérir de nouveaux marchés? Les dirigeants sont confiants : ils ont encore des parts de marché à grignoter sur le marché français grâce à des liens renforcés avec les opérateurs. Quant à la conquête du monde, l'avenir nous le dira.