Le travail d'Akira Toriyama présente aujourd'hui son nouveau film. Super Hero est le tout premier film de la franchise à présenter CGI, une méthode d'animation 3D très controversée qui n'a pas manqué de dérouter les fans. Sorti au Japon il y a plusieurs mois, mais aussi aux Etats-Unis, qui ont accueilli le film avec beaucoup d'enthousiasme, c'est avec plusieurs mois de retard que la France le propose enfin en salles.
Entre le manque de communication autour de sa sortie en France et la déception de nombreux fans français qui ont pris la peine de le regarder en ligne, ce film est loin de faire l'unanimité. Il faut dire que là où les américains raffolaient de cet univers de super-héros qui leur était d'ailleurs destiné, le public français est plus conscient des faiblesses de ce film qui repose principalement sur des transformations inédites et des combats tout aussi bien animés, il faut bien l'avouer.. Revenons sur ce film qui risque de faire un flop cette semaine.
Les points forts de ce film Dragon Ball, encore peu nombreux
Comme dans tout travail, il y a du bon à sortir de ce film. Ce n'est pas encore 1h40 de calvaire pour les fans, qui apprécieront les quelques clins d'œil aux débuts de Dragon Ball, notamment avec le retour du Ruban Rouge.
Un premier essai plutôt réussi chez CGI
Le premier point majeur à souligner est la qualité d'animation de ce film. L'animation 2D traditionnelle est courante au Japon, mais en raison du temps qu'elle prend et du budget qu'elle représente, de plus en plus de studios se tournent vers le CGI. Cette méthode d'animation 3D, bien faite, peut donner l'illusion et le charme de la 2D, ce qui permet de gagner du temps. Les visages sont également plus expressifs avec CGI, ce qui est toujours louable.
La franchise Dragon Ball ne s'était jamais aventurée dans CGI auparavant. Il faut dire que les fans de cet ouvrage ont très vite tendance à critiquer le changement. Malgré tout, l'animation est très réussie dans ce film pour un premier essai. Le studio Toei Animation a eu raison de prendre un risque car le résultat colle très bien à l'univers dynamique et coloré du film.
Dragon Ball Super : le film Super Hero sort DEMAIN dans les salles françaises!!! pic.twitter.com/8f9Nfct7Ea
– Actu Mangas (@ActuMangas_) 4 octobre 2022
Un film qui met Piccolo en valeur et introduit Pan tendrement
Il est très agréable de retrouver des personnages qui ont longtemps été mis au second plan, plutôt que de se focaliser une fois de plus sur Goku. Aujourd'hui c'est le cas de Piccolo, le véritable protagoniste de ce film. Cela partage l'avis du spectateur fan de l'oeuvre, déçu par le personnage de Gohan qui ne consacre pas plus de temps à sa formation.
Au contraire, sa fille, Pan, est enfin présentée, et elle est plus qu'attachante. Fortement motivée à s'entraîner et complice de Piccolo, elle se démarque particulièrement à l'écran malgré son jeune âge et le fait qu'elle ne sait pas encore se battre. Elle sert également de déclencheur à la colère de son père, au grand plaisir de Piccolo, qui trouve enfin un moyen de remotiver son disciple.
Un début intéressant
Autre point fort de ce film, le début, qui nous met tout de suite à l'eau. Avec un petit rappel qui sert d'introduction à l'œuvre pour ceux qui ne la connaissent pas, l'ouverture du film invoque la nostalgie en montrant des scènes considérées comme cultes. Très intéressante également la découverte de l'intrigue du film et des antagonistes, ce qui rend la suite prometteuse. Malheureusement, le film n'est pas à la hauteur de son début.
Les échecs de Super Hero, qui le rendent très médiocre
Malgré tous ces atouts, il est peu probable que le film de Toriyama reçoive les éloges de la critique lors de sa sortie en salles. De fait, de nombreux points noirs viennent gâcher le plaisir que ce film, au concept prometteur, aurait pu délivrer.
Un scénario faible qui semble bâclé
La principale déception pour de nombreux fans est l'intrigue faible et décousue. Malgré un début tranquille, qui pose de bonnes bases avec le retour du ruban rouge et la découverte du neveu du docteur Gero, au fur et à mesure que le film avance, le rythme s'accélère et le scénario souffre. Les dialogues sont simplistes et manquent de profondeur et la psychologie des personnages est très peu présentée.
La prise de conscience dans Gamma 2 que les méchants ne sont pas nécessairement du côté qu'ils pensent se produit en quelques minutes, sans arrière-pensée. Tout semble simplifié, là où un film de super-héros aurait été idéal pour remettre en question la notion de bien et de mal. Nous ne détectons aucune émotion évidente chez les jumeaux Gamma, qui restent attachants mais sévèrement non soulagés.
Transformations sans contexte réel
Autre point faible du scénario, les transformations.Ce sont toujours des éléments clés dans Dragon Ball, mais ils sont particulièrement décevants ici car ils manquent de contexte réel. La transformation de Piccolo est présentée comme un "petit coup de pouce", sans fin en vue. Quant à Gohan, ce n'est finalement jamais vraiment expliqué, si ce n'est par colère. Quelle est la différence avec la transformation Super Saiyan si ce n'est d'offrir une nouvelle transformation au public?
Le "grand méchant de la fin" sans aucune psychologie
Pour clore cette interminable revue du dernier film de la Toei, parlons du boss final digne d'un jeu vidéo, Cell Max. Cela n'a rien à envier au vrai Cell, qui était cruel et intéressant. À part ne pas dire un seul mot, Cell Max passe tout son temps à l'écran à crier sa mort, ce qui est tout simplement insupportable. Broly dans le film précédent a également crié moins, c'est-à-dire.
Une vraie déception pour tous les fans qui auraient aimé retrouver un semblant de psychologie et de vrais buts chez les méchants de l'univers. Il faut dire que Dragon Ball nous a habitués à des méchants cruels avec un vrai but, et non à un géant aveugle qui frappe tout ce qui bouge.